Turquie : merci d'apprendre à lire !
Des "gens bien intentionnés", comme disait Brassens, tentent de décrédibiliser Ségolène en prétendant qu'elle se refuse à donner un avis sur l'éventuelle entrée de la Turquie dans l'Union européenne. Il suffit de se reporter à ce qu'elle a dit pour s'apercevoir qu'il n'en est rien...
Voici les propos à l'origine de cette mauvaise polémique
Journaliste: Je demande votre opinion, mais pas l’opinion du peuple français.
S. Royal: Mais je vous l’ai donné. Mon opinion est celle du peuple français puisque c’est le peuple français qui doit se prononcer. Le processus doit se dérouler normalement. Le référendum ne sera pas facile, compte tenu de tout ce que j’ai dit tout à l’heure et de l’aspiration à une stabilité des frontières de l’Europe, mais il n’y a aucune raison de le stopper parce que la crédibilité aussi de la parole publique est importante mais je crois qu’il va falloir beaucoup de travail, d’évolution pour que le peuple français se prononce positivement et ce travail est entre les mains de tous.
Décryptons donc pour ceux qui ne savent pas lire. Ségolène est favorable à l'entrée de la Turquie dans l'Union. Pourquoi ? Parce que c'est la parole donnée, parce que l'Europe n'est pas un club chrétien, et parce que l'intégration d'un pays laïque, dynamique et stratégiquement essentiel pour notre continent est un gage de paix et de renforcement pour l'Europe.
Mais avant cela, la Turquie doit évidemment remplir les conditions qu'on lui a fixées, notamment en matière économique et surtout pour le respect des minorités kurdes ou arméniennes et les droits de l'homme en général. Et il faut, puisque c'est la loi, que le peuple français donne son accord par referendum le moment venu. D'ici là, beaucoup de choses auront changé aussi bien en Turquie qu'en Europe et personne n'a de boule de cristal assez lumineuse pour pouvoir dire dès aujourd'hui si la Turquie sera ou non admissible dans le club à la lointaine échéance fixée.
Alors, pourquoi se polariser là-dessus alors qu'il y a tellement de problèmes plus urgents ? Serait-on une nouvelle fois à la recherche d'un bouc émissaire pour détourner les Français des vraies questions ? De la part de la droite, ce n'est pas surprenant. Mais est-il admissible que des attaques de cette nature arrivent par la gauche ?