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Orge et Yvette pour Ségolène
20 avril 2007

Appel de présidents et d’anciens présidents d’universités

La France souffre d’un sous investissement massif et reconnu dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche : exemple unique au monde, elle consacre moins d’argent à un étudiant qu’à un lycéen. Pourtant, depuis des années, les Universités ont accompli un effort sans précédent pour former au mieux un nombre considérablement accru d’étudiants. Elles ont notamment su adapter les diplômes délivrés aux standards européens et, sans renoncer à une formation théorique de haut niveau, offrir des formations professionnalisées de grande qualité. Seules ou avec les organismes de recherche, elles ont su promouvoir, une recherche de haut niveau en regard des moyens consentis ; elles ont su se doter des instruments pour que cette recherche débouche sur l’innovation et la création d’entreprises. Elles ont su amorcer les regroupements et synergies qui pourraient dans l’avenir, pour autant qu’on leur en fournisse les moyens, leur redonner dans la compétition mondiale une place en rapport avec la tradition d’excellence de notre pays.

Chacun sait que l’égalité des chances est pour partie un leurre dans notre pays et que la ségrégation scolaire et universitaire aggrave les ségrégations sociales et spatiales. Par ailleurs trop d’étudiants s’engagent dans des filières qui ne pourront leur offrir les débouchés qu’ils attendent. Il est donc indispensable de mettre en place une orientation efficace qui permette à chaque étudiant de faire ses choix en toute connaissance de cause.

La crise de la recherche, survenue en 2004, a bien montré la nécessité d’augmenter les moyens pour la recherche en France, de simplifier et mieux coordonner son organisation, d’affirmer à la fois le rôle central de la recherche fondamentale - socle d’un progrès durable - et la place des universités dans les dispositifs territoriaux qui s’organisent pour structurer les secteurs économiques de pointe à l’échelon mondial. Il faut surtout remettre résolument les universités au centre de tous les enjeux. La loi sur la recherche, loin d’améliorer la situation a une fois de plus laissé de côté les universités, les promesses financières n’ont pas été tenues et les universités françaises se paupérisent chaque année un peu plus. Certains établissements sont même notoirement en dessous des normes de sécurité. Alors que la communauté scientifique demandait simplification et transparence, la loi sur la recherche n’a fait qu’empiler des structures nouvelles, opaques et bureaucratiques, d’où ont disparu les représentants des universitaires.

Donner aux universités des conditions d’accueil et de travail comparables aux standards internationaux est une urgence, mais après cinq années de pouvoir sans partage, les gouvernements de Jean Pierre Raffarin et Dominique de Villepin, dans lesquels Nicolas Sarkozy avait une place éminente, n’ont rien fait pour améliorer le système universitaire français. A l’évidence, une autre politique est nécessaire qui prenne mieux en compte l’avis des citoyens et des acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche et qui soit tout à la fois plus attentive au rayonnement de la recherche française, à ses retombées économiques, sociales et culturelles, à la réussite du plus grand nombre d’étudiants dans nos universités et à leur insertion professionnelle durable.

Les propositions du candidat de l’UMP à la présidence de la république, loin d’apporter des réponses concrètes à ces enjeux, font courir le risque d’une université à deux vitesses ciblant quelques établissements pour des opérations de prestige, sous dépendance massive de fonds privés, sans réelle volonté d’aménagement de l’ensemble du paysage national de l’enseignement supérieur. Qui peut croire un seul instant les promesses pharaoniques d’un candidat qui aligne les milliards de dépenses nouvelles tout en s’engageant à réduire à la fois la dette publique et les prélèvements obligatoires ? Qui peut croire à une relance de l’emploi scientifique alors que l’on avance une nouvelle fois l’objectif d’une réduction drastique des effectifs de fonctionnaires ?

Face à la menace d’un nouveau déclassement des Universités, de leurs formations et de leurs laboratoires, nous, présidents et anciens présidents d’université, faisons appel à Ségolène Royal, candidate socialiste, pour qu’elle engage résolument le pays dans la perspective d’un renouveau des Universités. Elle seule est capable d’incarner aujourd’hui l’espoir d’un changement de cap nécessaire, loin des injonctions péremptoires du passé et des arrogances du présent, et garantissant le développement d’un service public de qualité dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche. C’est pourquoi nous apportons notre soutien à sa candidature à la Présidence de la République.

Liste des signataires 

Gilbert Béréziat (Université Pierre et Marie Curie)

Bernard Bosredon (Université Sorbonne Nouvelle-Paris3)

Sylvie Faucheux (Université de Versailles Saint-Quentin)

François Féral (Université de Perpignan)

Jean Claude Fortier (Université de Bourgogne)

Robert Fouquet (Université de Saint-Etienne)

Marc Goutard (Université Rennes 2)

Michel Kaplan (Université Panthéon Sorbonne-Paris 1)

Richard Lioger (Université de Metz)

Georges Mailhos (Université de Toulouse 2)

Richard Mesina (Université d’Evry val d’Essonne)

Georges Molinié (Université de la Sorbonne paris 4)

Rémy Pech (Université de Toulouse 2) 

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